Prospection LinkedIn : approcher à froid ou laisser mijoter ?
Sur LinkedIn, il y a 2 écoles : ceux qui prospectent dans le dur et ceux qui créent des contenus pour développer un vivier de futurs clients. Et vous...
Créer une bulle autour de soi et son lecteur est le boulot de tout rédacteur qui se respecte. Comment créer cette intimité ? Un point complet sur le sujet.
Les articles de blog ou les publications LinkedIn peuvent être professionnels ET émotionnellement engageants. Cette intimité dont nous allons parler va créer un sentiment de proximité, et améliorer l'impact et l'efficacité de vos écrits, en les rendant plus mémorables et en favorisant l'engagement des lecteurs.
C'est l'un des 4 piliers d'une bonne santé psychique, et ça permet de créer un lien étroit avec le lecteur.
L'aérodynamisme de l'intimité est nickel chrome, donc je vous suggère de chercher et assumer l'intimité dans vos écrits.
La potion magique nécessite 3 ingrédients : un respect inconditionnel, une confiance tacite et l'acceptation de l'autre.
Le mot "intimité" vient du latin intimus qui signifie "le plus profond". Cela renvoie à l'idée d'une relation profonde donc, mais aussi authentique, basée sur la confiance, la compréhension et le partage émotionnel.
L'intimité correspond au 6ème et dernier mode de structuration du temps selon Berne en analyse transactionnelle. Il s'agit d'une séquence de communication ouverte, basée sur la confiance, le respect et l'acceptation de l'autre, permettant des échanges de signes de reconnaissance positifs de grande qualité et de grande intensité.
L'intimité contraste avec les modes de structuration lui précédant, qui sont plus stéréotypés et moins engageants : par exemple le rituel, le passe-temps, l'activité ou les jeux psychologiques - vous connaissez peut-être le diabolique triangle de Karpman, triangle des Bermudes relationnel.
Heal the world. Make it a better place.
Et d'une relation. L'intimité est en effet considérée comme le niveau de communication le plus élevé en termes de qualité et d'intensité des signes de reconnaissance échangés - les strokes. Elle correspond aux moments où la communication entre deux personnes est ouverte, basée sur la confiance, le respect, et l'acceptation de l'autre.
La bonne santé psychique tient selon Eric Berne et ses confrères à 4 variables :
Je ne sais pas comment vous vivez les discussions avec vos amis les plus intimes, mais quand j'ai la chance de pouvoir passer 2 ou 3 heures à prendre le thé avec un des miens, on entre progressivement dans une sorte de bulle.
Il faut plus ou moins d'ajustements selon l'état d'esprit ou l'énergie de chacun : faire en sorte qu'on soit bien installés, s'inquiéter de l'humeur de l'autre ou des péripéties qui auraient pu se présenter à lui sur le chemin. C'est une sorte d'engagement sur des rails. Quand on a vérifié qu'on était bien "clipsés", on échange des informations qui vont de plus en plus chercher en profondeur et qui "pèsent" de plus en plus. C'est une sorte de synchronisation. De rythme, de ton, de volume de parole, de sujets qui présenteront ou non un intérêt.
C'est aussi une façon de se mettre à l'aise, parce que pour profiter d'un échange fort et intense - qui stimule toutes les zones du cerveau -, l'intimité implique de se mettre à nu émotionnellement et de partager ce qui compte. Avec mes intimes, le but souvent inconscient est d'atteindre une certaine vulnérabilité, qui nécessite d'avoir confiance en l'autre, parce que chacun s'expose et prend le risque d'être jugé. Mais cette vulnérabilité est pour moi la clé d'une vraie connexion avec les autres, qui favorise l'empathie et la compréhension mutuelle.
C'est cette connexion qui va puiser au plus profond de notre humanité, et qui génère un sentiment de complétude - accessoirement, le temps passe à une vitesse folle, mais on sort de ce genre d'échange ressourcé comme jamais, puisque le train est grave aérodynamique, et avoir l'impression d'être reçu 5/5 est grave grisant.
Parce que c'est bien d'instaurer une intimité, mais c'est encore mieux quand on a des choses à dire.
D'abord pour que le lecteur s'identifie le plus possible au contenu que vous lui proposez. Vous connaissez peut-être la loi de proximité en journalisme, qu'on peut découper en quatre axes qui sont autant d'occasions de créer de l'engagement chez le lecteur :
La proximité avec le lecteur est importante dans la rédaction web car ça permet de créer cette connexion émotionnelle entre l'auteur et le lecteur. En établissant une relation de confiance et d'intimité, l'auteur peut amener le lecteur à s'engager davantage avec le contenu et à s'identifier à l'auteur. Cela peut augmenter la crédibilité de l'auteur et la mémorabilité du contenu, tout en favorisant le partage et la viralité.
En écrivant de manière plus personnelle et proche du lecteur, vous pouvez rendre votre contenu plus accessible et compréhensible, ce qui peut attirer un public plus large et diversifié.
La difficulté dans cet exercice est de transposer à un support écrit ce qui s'applique a priori à un échange en face à face. Il est intéressant de garder en conscience que cette "discussion" se fait de façon asynchrone et virtuelle : c'est le dialogue intérieur de l'auteur qui va rencontrer le dialogue intérieur du lecteur. Le pari est réussi si le dialogue que vous avez provoqué dans son esprit a été aussi stimulant que rassurant.
Ce respect doit d'abord être fondé sur une base mutuelle. L'assertivité est le respect et la recherche d'assouvissement de ses besoins tout en respectant et en favorisant ceux de l'autre. Il ne s'agit donc pas de se sous-estimer, tout aussi peu que de sous-estimer l'autre.
Le respect envers l'autre repose sur le respect de la volonté de l'autre : votre lecteur consent-il sciemment à poursuivre sa lecture ou le forcez-vous un peu en le manipulant ? Vous adressez-vous à lui de façon paternaliste, en lui donnant des injonctions, ou n'utilisez-vous l'impératif que pour des articles de type "mode d'emploi" ? C'est aussi le respect de son temps : il ne s'agit pas de délayer ou de faire des détours pour remplir la page blanche, ni d'employer des expression torturées ou pompeuses pour se donner une contenance.
Le respect, c'est aussi le respect de ceux qui ne lisent pas. Cela passe donc par une posture qui évite les généralisation abusives, les stéréotypes, les attaques envers des personnes ou des idées. Le respect ne vise pas à diviser, mais à unifier.
HO ! A little respect !
Si le respect est un dû, la confiance se gagne. On fait confiance à quelqu'un en particulier, et cette mise en confiance se fait en faisant connaissance avec lui. On peut partager des expériences personnelles ou faire du storytelling, mais si je ne devais choisir qu'une façon de se dévoiler pour mettre le lecteur en confiance, ce serait faire preuve de sincérité. Les lecteurs ne sont pas cons : ils sentent les écrits superficiels que n'importe qui pourrait écrire. Ils sont plus enclins à s'engager avec un contenu au ton personnel, et si des émotions s'y rattachent naturellement, alors c'est mieux.
Comment rassurer sur ses intentions ? Premièrement en se montrant vulnérable : écrire de façon à ne pas gommer ses faiblesses ou ses doutes revient à baisser les armes pour montrer qu'on est inoffensif, ce qui peut être désarmant. Dehors, le discours sûr de lui : celui qui en sait le plus sait qu'il en sait trop peu. Deuxièmement, en assumant ses intentions. Troisièmement, la clarté de l'écriture rassurera le lecteur. Les passages flous, obscures ou tortueux sonnent l'alerte anti manipulation. Comment éviter de les déclencher ? En écrivant de façon transparente, en utilisant un langage simple, direct, et en prouvant ce qu'on dit.
Comme le respect, l'acceptation de l'autre ne se fait pas sans acceptation de soi. L'acceptation est une forme de non jugement : "oui, je te vois, et oui, je valide, même si je ne suis pas d'accord, tu as le droit d'être ce que tu es".
Ça se base sur une bonne compréhension du lecteur : quel est votre terrain commun ? Qu'est-ce qui résonnera chez lui ? Quels peuvent être ses sentiments, ses points de vue, ses besoins, ses préoccupations ? La capacité de se mettre à la place de l'autre (entre autres) s'appelle l'empathie. C'est cet intérêt pour l'autre et les réponses à ces questions qui serviront de socle à l'acceptation.
L'idée globale est de (se) donner l'autorisation. D'être qui on est, de faire ce qu'on fait, de penser ce qu'on pense. Utiliser l'autodérision est une excellente façon de se donner cette autorisation, et d'inviter le lecteur à en faire de même. On a le droit de faire de la merde, ou même de dire merde dans un article. Finalement, ça vous détend du slip un peu, non ? (apprécier ma lourdeur, c'est autre chose)
Admettre ses erreurs, accepter ses limites aide à encourager l'autre à le faire, et à se montrer plus "culotté" dans son raisonnement. Il peut, il a le droit, il est incité à monter des échafaudages dans sa tête qui se construisent grâce aux quelques paragraphes que vous aurez couché sur le papier.
Il se peut que vous soyez frustré par le peu d'exemples concrets que j'ai donnés dans cet article. Mais c'est justement le sujet : l'intimité, c'est aller au fond des choses, parce qu'on ne peut pas simuler cette profondeur, quels que soient les efforts qu'on investit dans la technique. L'intimité est le résultat d'un travail sur soi qui aide à prendre une posture, et c'est cette posture qui favorise ce lien si étroit. La technique n'en est qu'une résultante, qui découle de cette disposition d'esprit.
Finalement, lorsqu'on est auteur, la condition ultime pour créer une intimité avec son lecteur, c'est d'en créer une avec soi-même. Et si vous relisiez cet article en vous projetant dans les deux rôles ?...
Je pose ça là.
C'est en faisant autrement | qu'on arrive autre part
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